Vous commencez à le savoir : j'ai travaillé pendant presque 4 ans pour Ronald. Cette expérience aurait pu me dégoûter des burgers à vie, si je n'avais pas découvert à la même période les pubs irlandais bordelais (oh Oxford Arms mon amour !) et leurs délicieux hamburgers si différents de ce que je vendais par centaines tous les jours.

A mon arrivée à Strasbourg, j'ai testé beaucoup de burgers dans des pubs, petits restaus ou snacks, mais je n'ai pas réussi à retrouver le goût qui me plaisait dans ceux de mon pub bordelais. Certains diront que c'était l'air bordelais qui me manquait et maintenant, j'avoue que c'était sans doute ça. Mais rester sur une déception n'est pas mon style, alors j'ai décidé de tester les burgers maison. Depuis un an et des poussières, j'en cuisine au moins une fois par mois, je bidouille, j'expérimente, j'invente des recettes, et j'en suis ravie. Le seul point "noir", c'est que ces burgers maison ne l'étaient pas totalement puisque j'achetais les buns en grande surface.

Or, depuis deux ou trois ans, j'évite d'acheter en supermarché ce que je peux faire moi-même relativement rapidement. Ca comprend évidemment les plats cuisinés mais surtout tout ce qui est biscuits et pâtisseries.  J'ai constaté que c'était souvent moins cher et meilleur, et finalement, c'est n'est pas plus mal pour ma santé de consommer des aliments donc je connais la composition exacte. J'ai toujours adoré faire des gâteaux donc la seule corvée pour moi, c'est de faire la vaisselle ensuite. (En ce moment, j'ai une solution parfaite : je me suis coupée un doigt assez profondément, je délègue donc la vaisselle à l'amoureux pour éviter d'infecter la coupure. Ne le répètez pas hein, c'est une astuce secrète !)

Tout ça pour dire que j'ai aussi voulu tenter les buns à burger. Sauf que les buns, c'est loin d'être comme les muffins, une vingtaine de minutes à tripatouiller des ingrédients, on balance au four et c'est délicieux. J'ai dû essayer cinq ou six recettes différentes mais à chaque fois, j'avais le même problème : mes pains (à ce mot, la moitié des Alsaciens qui m'ont entendu prononcer ce mot IRL avec mes restes d'accent lot-et-garonnais ont éclaté de rire) ne gonflaient pas assez, étaient trop croquants sur le dessus et pas assez cuits à l'intérieur.

A force de recherches, j'ai fini par dénicher une meilleure recette, que j'ai adaptée suite à mes expérimentations précédentes et j'ai (enfin) réussi des buns parfaits. Et comme j'ai saoulé tout le monde sur Twitter/Instagram je suis gentille, je vais partager cette fameuse recette. Rassurez-vous, avec une  bonne recette, ce n'est pas si compliqué que ça !

Préparez vos cuisines, ce soir, vous aurez envie de burgers !

+ INGREDIENTS +

- 400g de farine
- 30g de beurre
- 1 gros oeuf
- 20mL d'eau tiède
- 50g de sucre
- 16g de levure de boulanger
- graines de sésame, de pavot, céréales, selon votre goût et votre imagination !
- du lait

(Oui, j'utilisais déjà cette balance quand j'avais 8 ans, elle va bientôt mourir, c'est un peu le drame de ma vie.)

Je suis rousse depuis bientôt trois ans et même si la tendance du roux qui sévissaient il y a quelques mois semble un peu se tasser, je continue à recevoir assez régulièrement des questions au sujet de ma couleur. J'avais déjà écrit un billet il y a un an et demi à ce sujet mais ma routine capillaire a beaucoup évolué depuis. Un nouvel article n'est donc pas de trop !

Avant de commencer, mettons les choses au point : tout ce que je vous dirai par la suite fonctionne pour moi, mon type de cheveu et de peau et pourrait ne pas être adapté à tout le monde.

J'ai les cheveux longs, fins, sans forme ni volume et une base blond foncé (j'ai redécouvert mes racines il y a quelques semaines et j'ai d'ailleurs été surprise de les découvrir aussi claires, ça s'oublie vite, ce genre de choses !). J'ai toujours fait mon roux moi-même après avoir été refroidie par des coiffeurs incapables de me conseiller efficacement.

Pendant deux ans, mon roux virait assez rapidement au blond vénitien mais j'en étais satisfaite. Depuis quelques mois, j'ai envie d'une couleur plus rouge, plus foncée, plus profonde, assez proche du résultat obtenu quand ma couleur était fraîche. J'ai donc changé de coloration il y a quelques semaines.

Après deux ans à colorer mes cheveux toutes les six semaines, j'avais les longueurs desséchées. J'ai donc décidé d'utiliser des produits plus sains pour compenser les effets des colorations bien chimiques.

Maintenant que l'état des lieux est fait, passons aux produits !

Pour fêter mes vacances, j'ai testé le Rouge Epicé de Garnier qui me faisait de l'oeil depuis des mois. Et j'ai été extrêmement déçue. La couleur était parfaite : un rouge assez sobre (ma notion de la sobriété n'engage que moi, ne l'oubliez pas) avec de beaux reflets roux. Mais c'est tout. La couleur a dégorgé pendant trois à quatre semaines à chaque shampoing  mais aussi à chaque fois qu'une goutte d'eau touchait mes cheveux. J'ai même dû jeter un haut et un soutien-gorge après une journée à Europapark un jour où il faisait 35°C et où on a passé la journée dans les attractions qui mouillent (bon, OK, les bûches, c'est censé mouiller un peu moins si on ne fait pas de bataille d'eau dans les montées... mais QUI ne le fait pas ?). La couleur a rapidement viré au roux, un joli roux certes, mais plus aucune trace de reflets rouges. Déception.

Au moment de faire ma couleur, j'ai testé le Rouge Grenat de Schwartzkopf. Le mannequin sur la boîte avait les cheveux rouges, mais les exemples au dos de l'emballage montraient un résultat un peu plus roux. J'ai tenté, et bien m'en a pris : je me suis retrouvé avec des cheveux rouge-roux, LA couleur parfaite. Mes cheveux ont dégorgé le shampoing suivant la couleur, et c'est tout. La couleur n'a pas viré, est restée intense, mes pointes n'ont pas blondi. Bref, je suis ravie.

Astuce : quand ta salle de bain est en bordel, prends tes photos dans ta bibliothèque.

Histoire de chouchouter un peu plus mes cheveux, j'ai décidé de passer à des shampoings plus sains, sans parabens si silicones.

Je me suis fixée sur les produits Lush et plus particulièrement le shampoing solide Pousse plus vite pour essayer de renforcer un peu mes cheveux fins. Contrairement à ce que le nom du shampoing laisse supposer,   il n'est pas là pour stimuler la pousse des cheveux mais pour stimuler le cuir chevelu. Il ne fera pas forcément pousser les cheveux plus vite mais il limitera franchement la chute et la casse des cheveux. Pourtant, j'ai failli abandonner le premier mois : mes cheveux regraissaient et j'ai dû résister pour ne pas les laver tous les jours. J'ai bien fait de continuer : le mois suivant (soit le temps qu'il a dû falloir à mes cheveux pour se débarrasser de leur couche de silicone), j'ai commencé à constater des améliorations. Mes cheveux sont plus légers, plus volumineux (et on parle de cheveux fins sans aucun forme, à mon grand désespoir) et surtout, je peux désormais largement espacer mes shampoings  Avant, je me lavais les cheveux tous les deux jours, voir tous les jours et demi en cas de pluie/chaleur. Maintenant, après presque quatre mois, j'en suis à un shampoing tous les trois jours et je devrais bientôt passer à un shampoing tous les quatre jours.

Pour les psychorigides de l'hygiène : mes cheveux ne sont pas sales, ni au toucher, ni d'apparence. Le fait de les laver moins souvent agresse moins le cuir chevelu et limite donc la production de sébum qui graisse les cheveux. Cela assèche moins mes longueurs qui sont moins soumises au calcaire contenu dans l'eau. Et enfin, cela limite le dégorgement de ma couleur. Le seul point faible ? Forcément, au bout de trois jours, mes cheveux sont un peu raplapla, mais une jolie coiffure remédie vite au problème :)

Après mon shampoing,  j'utilise également un après-shampoing Lush, le Rafistoleur dont toutes les beauty addicts aux cheveux longs vantent les mérites. Je le laisse deux ou trois minutes sous la douche et je retrouve des cheveux tous doux.

Ceci dit, les produits Lush ont quand même deux points faibles : leur odeur qui ne plaira pas forcément à tout le monde et leur prix. La question de l'odeur est vite réglée : les soins utilisés en complément camouflent l'odeur pas forcément très glamour du Rafistoleur. Quant au prix, oui, à l'achat, on douille. Mais personnellement, j'utilise mon Pousse plus vite et mon Rafistoleur depuis trois mois et demi, mon copain me les pique régulièrement et je ne devrais pas avoir à en racheter avant la fin du mois. Alors oui, je dépense 23€ à l'achat des produits, mais pour 4 mois, je trouve que c'est finalement plutôt correct.

Pour les frontalières, il existe aussi une alternative très sympa : j'ai découvert récemment que les produits Baléa vendus chez DM (en Allemagne) étaient sans parabens et sans silicones. Le shampoing Baléa pour cheveux colorés sent bon la noix de coco et coûte (de mémoire) environ 2€. Je l'utilise en voyage (c'est plus facile d'emporter une bouteille classique plutôt d'un shampoing solide) et quand j'ai envie de changer un peu. La composition est un peu moins clean que celle des produits Lush mais ça reste un produit dont je suis très satisfaite !

J'utilise deux types de soins : une huile et un soin repigmentant.

J'ai longtemps utilisé l'huile Elixir Ultime de Kérastase que j'appliquais quotidiennement sur mes pointes et en bain une fois par semaine. Si le produit était efficace sur le coup, à la longue, mes pointes étaient quand même abîmées. Quand j'ai fini ma bouteille, j'ai testé l'Huile Prodigieuse de Nuxe et j'ai été beaucoup plus convaincue. Je l'utilise une fois par semaine en bain d'huile avant mon shampoing. Je la laisse poser au moins deux heures, au mieux toute une nuit. Si je lisse ou boucle mes cheveux, j'en applique également sur mes pointes le soir, mais c'est tout.

J'ai conscience que ces deux produits n'ont pas une composition parfaite mais j'aime finir les produits que j'utilise si j'en suis satisfaite. Or, on m'a offert une bouteille d'Huile Prodigieuse en plus de celle que j'avais déjà. Je devrais donc l'utiliser encore un moment, mais je prévois déjà de la remplacer par de l'huile d'argan, de l'huile de coco ou du beurre de karité quand j'aurai terminé mes stocks.

Le soin repigmentant est particulièrement utile pour garder l'intensité de la couleur et, dans mon cas, pour éviter que mes pointes blondissent. Il existe de nombreuses marques qu'on peut se procurer à petit prix sur Internet, mais les frais de port sont souvent exhorbitants. En revanche, vous pouvez vous fournir chez des grossistes (à Strasbourg, je suis allée chez La boutique du coiffeur, rue du Marché). Au total, le produit vous reviendra souvent au même prix que si vous l'aviez commandé. Personnellement, j'ai choisi d'utiliser un soin Mulato, d'une part parce que sa gamme propose du cuivré (ce qui est plutôt rare) et d'autre part parce que je comprends quasiment tous les ingrédients qui entrent dans sa composition. Je le pose une fois par semaine, pendant une vingtaine de minutes, après mon shampoing. J'adore l'odeur et je passe mon temps à câliner mes cheveux tellement ils sont doux après la pose. L'avantage, c'est que je peux utiliser un soin cuivré ou rouge selon les reflets que je veux mettre en avant. Une fois de plus, c'est un produit plutôt cher à l'achat mais qui dure longtemps : je pense utiliser le mien au moins six mois vu la quantité que j'utilise chaque semaine.

Attention : les soins repigmentants tâchent. Il convient donc de les appliquer avec des gants. Et pour le coup, pas besoin de se fournir dans des boutiques spécialisées : on trouve des gants fins avec les gants de ménage en grande surface. Pensez aussi à nettoyer votre peau tout de suite après application si jamais vous avez débordé. Sinon, ça laisse des traces pendant quelques jours (Moi ? Quoi ? Jamaaaaiiiiis voyons !).

Enfin, un dernier soin non négligeable : une bonne brosse. Tout dépend de la qualité de vos cheveux et de leur nature. Une brosse adaptée limite largement la casse. J'ai utilisé pendant un moment un peigne à grosses dents. Sauf que ça ne correspond pas du tout à la nature de mes cheveux qui s'emmêlent très facilement et qui cassaient quand je les démêlais avec ce peigne. Résultat : j'avais plein de petits cheveux fous, un effet mousseux moche et les cheveux ternes. En dépannage, j'utilise ma brosse ronde à poils souples, celle que j'utilisais pour coiffer ma frange, et ça va beaucoup mieux. Je vais donc racheter une brosse à poils souples rapidement. 

Pour finir, je limite l'utilisation des appareils chauffants : je laisse mes cheveux dans une serviette pendant une vingtaine de minutes avant de les sécher au sèche-cheveux (les turbans, c'est à la mode de toute façon, non ? Comme ça, pas en éponge ?!), je n'utilise mon lisseur qu'en cas de very bad hair day et j'évite de boucler mes cheveux au fer plus d'une fois par semaine. C'est tout bête mais ça marche :)

Un beau roux, c'est donc des cheveux chouchoutés, un shampooing et un après-shampooing sans silicones ni parabens, une bonne huile pour hydrater, un bon soin pour repigmenter, une brosse adaptée et des cheveux pas grillés. Oui, l'entretien coûte cher mais à moins d'avoir des cheveux extraordinairement résistants, c'est le prix à payer pour garder une belle crinière colorée. Et ça marche : j'ai les cheveux doux, des longueurs pas trop sèches et très peu de fourches alors que je ne vais chez le coiffeur qu'une à deux fois par an.

Félicitations à celles qui auront tout lu ! J'espère que ce (long) billet aura aidé celles qui se posaient des questions sur ma couleur et vous encourageront à sauter le pas ! N'hésitez pas à me poser les questions qui vous viennent à l'esprit, je pourrai ainsi mettre à jour cet article pour le rendre plus complet :)

Mais ces derniers temps, j'ai un peu plus de temps, justement, alors une fois par semaine, je prépare ces petites choses qui demandent un peu plus de temps mais qu'on prend tellement de plaisir à manger ensuite. 

La semaine dernière, c'était un cheesecake, qu'on a mis quatre ou cinq jours à déguster à deux, et qui vous a apparemment bien mis l'eau à la bouche sur Instagram.

Je ne sais plus très bien d'où vient la recette que j'utilise mais le plus important, c'est qu'elle est bonne et pas si compliquée à faire.

Ma recette est prévue pour un moule d'environ 20 cm de diamètre. Ceci dit, je n'ai jamais utilisé de moules ronds pour mes cheesecakes mais un des plats en Pyrex qu'une âme généreuse a bien voulu m'offrir pour que je puisse varier mes recettes et arrêter de manger des pâtes et du riz six jours sur sept.

Les ingrédients :

- 100 g de biscuit (j'utilise en général des Spéculos ou des palets bretons achetés dans le commerce, mais vous pouvez aussi préparer et utiliser vos propres biscuits)
- 40 g de beurre
- 750 de fromage frais (j'utilise du fromage blanc, le plus économique, mais le Philadelphia revient dans beaucoup de recettes, et les fromages comme le Saint Moret marchent très bien aussi)
- 200 g de sucre
- 1 grosse cuillère à soupe de farine
- 1 cuillère à café d'arôme vanille
- 3 oeufs
- 125 g de crème fraîche

La préparation : 
- Préchauffez le four à 180°C.
- Ecrasez les biscuits en fines miettes, les mélanger au beurre fondu et tasser ce mélange au fond du moule.
- Pour faire la crème, battez le fromage frais jusqu'à ce qu'il soit lisse, puis ajouter chacun des ingrédients petit à petit.
- Enfournez 15 mn à 180°C, puis 1h à 100°C.
- Une fois la cuisson achevée, laissez refroidir et réservez 12h au frigo.

Vous pouvez ensuite servir votre cheesecake avec un coulis de fruits (ici, j'ai deux solutions : soit j'achète du coulis tout prêt, soit j'utilise des fruits - frais ou surgelés - que j'écrase à la fourchette), des fruits frais, les deux, du caramel (au beurre salé, sinon c'est pécher), du Nutella, que sais-je, c'est le moment d'être créatif !

Promis, j'anticiperai davantage pour la prochaine recette et vous aurez droit à un peu plus de photos et de petites images sympas. J'espère en tout cas que celle-ci vous plaira et que vous vous régalerez grâce à moi :)

Top Handmade (Tissu Self Tissus)

Short Stradivarius

Sandales Zara

C'est fou ce que le temps passe vite...
Je n'ai pas posté depuis plusieurs mois et c'était il y a longtemps déjà que je me suis envolée pour le premier long courrier de ma vie, direction Houston, Texas. J'ai mis longtemps à en parler, parce que j'étais fatiguée, parce que j'en ai beaucoup parlé, jusqu'à l’écœurement et surtout parce que même si c'était un voyage d'affaires, j'ai pris énormément de photos qu'il m'a bien fallu trier. 

Maintenant, je suis prête, j'ai soufflé un peu, j'ai organisé mes souvenirs et mes images, et je vais pouvoir vous raconter tout ce que j'ai vu, parce que oui, j'en ai pris plein les yeux, et pas seulement.

Houston

(Excusez-moi pour la qualité douteuse de la plupart des photos, elles ont souvent été prises avec mon iPhone pour cause de boulet en chef ayant oublié les piles de l'appareil.)

Houston

Avant de commencer, il faut que vous sachiez une chose : je n'ai jamais été de ceux que les Etats-Unis font rêver. Si vous voulez allumer des étoiles dans mes yeux, parlez-moi Japon, Corée, Amérique latine, Nouvelle Zélande. Les Etats-Unis ? Pourquoi pas, tout le monde en parle, mais pourquoi ? Qu'est-ce que ça a de si incroyable ? Ca n'a pas l'air si différent de ce qu'on connaît déjà. 

Houston

Si ma maison mère n'avait pas été basée au Texas, j'aurais sans doute attendu plusieurs années, plusieurs décennies peut-être, avant de décider d'aller aux Etats-Unis. Si je n'avais pas été impliquée dans un projet qui réclamait ma présence outre-atlantique, je n'aurais sans doute pas été poussée à faire ce voyage. C'est un peu par hasard, un peu par chance, que, le 11 février 2012, je me suis retrouvée dans le vol Paris CDG-Houston de 10h et des brouettes. Il faut donc remercier le hasard, la chance et surtout mon chef : j'ai passé quinze jours aux Etats-Unis, et je me suis pris une belle claque. 

Maintenant, moi aussi je sais. Enfin je sais... Je comprends, un peu, un peu mieux. 

J'ai été au Texas, j'y ai travaillé, j'y ai fait beaucoup de rencontres et j'ai parcouru l'état dans toute sa longueur Est. Mais les Etats-Unis ne peuvent pas se résumer en un état, il y a autant de facettes qu'il y a d'états, de counties, de villes, d'habitants. Mon point de vue est forcément biaisé : j'ai visité le Texas, pas les Etats-Unis, et j'étais accompagnée de personnes qui y vivent, qui y grandi et dont certains sont devenus des amis. 

Houston

Je suis partie avec une montagne de clichés en tête : ceux que la télévision et le cinéma nous donnent et ceux que mes collègues, qui connaissaient déjà le Texas, m'ont transmis. Mon plus grand choc a été de réaliser que tout était vrai. On m'avait annoncé que les gens se baladaient dans la rue Stetson sur le crâne et santiags aux pieds. Et c'était vrai. Un collègue a même été fier de m'exhiber ses safety boots : de belles santiags de sécurité. On m'avait dit qu'ils portaient tous des chemises à carreaux un peu usées ou des chemises délavées en jean bien épais, pas des trucs mignons que les blogueuses mode porteraient (ou moi, d'accord), mais de vrais vêtements de bûcherons. C'était vrai aussi. Le vieux jean remonté aussi haut que possible avec le pli au milieu de la jambe ? Toujours vrai.

Mais si c'était juste ça, le Texas, j'aurais passé une journée à m'étonner et toutes les autres compter les jours avant mon retour en France. Mais ça n'a pas été le cas. C'est particulièrement difficile de mettre des mots sur ce que j'ai ressenti, ce que j'ai pensé. Je suis toujours partagée entre les journées de travail qui m'ont épuisées et ces week-ends où j'ai absorbé autant de Texas que possible, mais poser des mots sur tout ça, c'est mon meilleur moyen d'y parvenir.

Dallas

En atterrissant à l'aéroport international de Houston, la première chose qui m'a frappée, et qui forcément, m'a emballée, a été le bilinguisme. Tout, absolument tout, est affiché en anglais et en espagnol, voire, à certains endroits et dans certaines parties du Texas, en espagnol uniquement. Si vous ne vous en souveniez/ne le saviez pas, j'ai un master LEA anglais-espagnol et je n'ai pas eu l'occasion de parler autre chose qu'anglais depuis mon oral de fin de master, en septembre dernier. J'ai donc sauté sur l'occasion. Et j'ai été ravie d'une part de me rendre compte que j'étais toujours capable de comprendre et de m'exprimer, et d'autre part de me retrouver dans un environnement étranger dans lequel je comprenais tout ce qui se disait.

C'est idiot, mais ça a un côté un peu rassurant. Le voyage s'est préparé en moins d'un mois, j'étais loin de chez moi, je n'avais pas dormi avant le départ et encore moins de l'avion, mais j'étais bien.

Beaucoup de personnes m'ont demandé comment j'avais réagi en entendant les Texans parler, et c'est face à ce genre de réactions que je me rends compte que mon jugement n'est déjà pas très objectif : j'ai toujours eu un excellent niveau d'anglais. Je ne me dirai pas bilingue car ce n'est pas ma langue maternelle et je n'ai jamais passé plus de deux semaines dans un pays anglophone, mais je n'ai aucun problème d'expression ni de compréhension. J"ai travaillé en anglais au quotidien pendant un an et demi avec des gens du Texas et d'un peu partout ailleurs. Alors je m'adapte très vite. Les Texans ont bien un accent, mais j'ai dû me forcer à y prêter attention, quand un collègue m'a avoué qu'il lui fallait se remettre dans le bain, parce que ça ne m'a pas posé problème.

 En revanche, j'ai été beaucoup plus frappée par la façon très détendue dont s'expriment les Texans. Je sais que les anglophones ont souvent tendance à se donner des surnoms et des petits noms mignons très rapidement, mais je ne m'attendais pas à les entendre aussi souvent en milieu professionnel, tout comme je ne m'attendais pas à un niveau de langue aussi familier. Des managers qui ponctuent toutes leurs phrases de "bud", "dude" et qui "fuckin' like it", je n'ai jamais réussi à m'y habituer. Cette façon de s'exprimer se retrouve aussi beaucoup dans la façon de se comporter au quotidien : les gens sont beaucoup plus nonchalents, plus cools et l'admettent volontiers. Combien de fois ai-je entendu "Hey, slow down, it's Texas, not NYC!" avant de finir par le reprendre moi-même ? Une fois de plus, c'est complètement déroutant quand on descend de l'avion avec ses petites habitudes d'européenne à tendance hyperactive (je parle pour moi ici) et qu'on se prend cette nonchalance en pleine face, dès le contrôle de douane, où j'ai passé facilement dix minutes à discuter tranquillement avec le douanier. "Where're you from? Oh France, I love France! First time in Texas? In the US? Welcome to the United States! Put your, what is it that you say? Pouce? Un deux trois fingers!" (Bon, OK, le fait que j'étais une fille en short y était sans doute aussi pour quelque chose aussi...)

Cette nonchalance se retrouve aussi au volant : les Texans sont calmes, très calmes, et même dans les bouchons d'une ville immense comme Houston, j'ai rarement entendu des gens klaxonner. Très déroutant pour moi. D'ailleurs, en parlant de voitures, encore un cliché que je n'ai pas réussi à effacer : oui, les Texans roulent dans de grosses, très grosses voitures.Nous roulions en Suburban, qui est finalement la norme là-bas. En deux semaines et trois week-ends, nous n'avons croisons que trois voitures qui, d'un point de vue français, seraient de taille normale. Là-bas, les gros pick up trucks ont la part belle et les seuls véhicules de taille modeste sont les Mustang et autres Corvette. Mais une fois de plus, une fois le décor planté, difficile d'être étonnée : la moindre petite route de campagne est une 2x2 voies bien large et confortable, les chambres d'hôtel qu'on paie deux fois moins cher qu'en France sont deux fois plus grandes et n'importe quel mall est plus grand que la plupart des centres commerciaux français.

Fort Worth

 N'allez pourtant pas croire que tous les Texans profitent de ce gigantisme parfois disproportionné : les contrastes sont au contraire frappants. S'ils ne vivent pas dans de grandes maisons dans les jolies banlieues que l'on voit à la télévision, ils vivent dans des mobile-homes. Et je ne crois pas exagérer en disant qu'il n'y a peu ou pas d'entre deux. Cette multitude de petites maisonnettes qui semblent si peu accueillantes m'a frappée, et encore plus quand je me suis aperçue que ça n'empêchait pas leurs propriétaires de posséder plusieurs voitures, et très souvent, d'après ce que l'on a pu me dire, un matériel hi-fi dernier cri. Leurs priorités sont visiblement différentes des miennes. On retrouve ce contraste à un peu tous les niveaux. Les routes sont en bien meilleur état que la plupart des routes françaises, mais les feux rouges pendouillent à des câbles de façon peu rassurante. Bien sûr, quand on sait que les tornades arrachent régulièrement tout sur leur passage, on comprend un peu mieux. Mais les contrastes se remarquent aussi à l'échelle des villes. A Houston, on se sent vraiment dans un environ international, moderne, dynamique. Au fin fond du Texas, c'est un peu différent et on a un peu l'impression d'avoir fait un saut en arrière dans le temps.

Elm Street (Dallas)

On retrouve cependant un peu plus uniformité dans tout l'état dans au moins deux domaines : la nourriture et la religion. Si vous vous imaginiez que les Texans se nourrissaient principalement de bons burgers bien gras, vous aviez tout faux. En fait, en quinze jours, je n'ai mangé que deux burgers (dont un dans un Hard Rock Café, donc ça ne compte pas).  Et il est vrai qu'il est difficile d'avoir la même alimentation d'une ville à l'autre puisqu'il existe très peu de restaurants indépendants : la plupart sont des chaînes qu'on retrouve dans tout l'état, voire dans tous les Etats-Unis. Au Texas, on sent beaucoup plus l'influence des îles et du Mexique dans l'alimentation : les restaurants les plus fréquentés proposent des plats cajun, tex mex, beaucoup de poissons et, évidemment, du boeuf excellent. Et j'ai mangé les meilleurs sushis de ma vie dans un sushi bar à Dallas (Puis je me suis rendue compte que les poissons avaient été pêché au mieux en Lousiane, mais sinon au Texas, sur le Golfe du Mexique, donc à proximité des plateformes pétrolières et des raffineries. Miam !).
En ce qui concerne la religion, je suppose que ça ne surprendra personne si je vous dis qu'elle fait partie intégrante de la vie quotidienne. Néanmoins, le nombre d'églises à travers tout l'état est impressionnant. Vraiment. Le moindre petit hameau perdu au milieu des champs aura son lieu de culte, et chaque bâtiment est, si ce n'est neuf, particulièrement bien entretenu, grâce aux donations des fidèles. En effet, beaucoup de Texans font partie d'une église à qui ils reversent un pourcentage de leur salaire, ce qui, sur les hauts revenus, peut représenter une somme considérable. Elle permet de financer l'entretien des bâtiments, mais également de nombreuses animations pour la communauté et beaucoup de publicité. C'est quelque chose qui paraîtrait inimaginable en France : devant chaque église, un panneau lumineux invitera les fidèles à entrer. J'avais même commencé une collection de photos de ces panneaux mais ils sont tellement nombreux et différents que c'est vite devenu impossible. En dehors de ceux-ci, des panneaux publicitaires telle ou telle communauté sont disséminés un peu partout dans les villes et le long des routes. Et ce n'est pas un cliché, mais les publicités pro-life sont partout, vraiment, à tel point que j'en étais parfois mal à l'aise. Je ne sais pas quelle était l'opinion de mes collègues à ce sujet car je n'ai pas osé l'aborder, alors que nous avons pu discuter tout à fait ouvertement de leur rapport avec la religion et l'argent.

Le dernier coucher de soleil (Houston)

Je ne veux pas porter un jugement sur tout ce que j'ai vu. Je ne peux pas. Il y a des choses qui me paraissent mieux qu'en France, d'autres moins bien. Mais finalement, il est impossible de comparer tant tout est différent. Reste que je m'y suis sentie bien, et que maintenant, je comprends beaucoup mieux tous ces gens qui rêvent d'y retourner. J'en fais aussi partie.
Vous auriez peut être préféré que je vous parle des villes que j'ai visitées, de Houston qui s'étend à l'infini, des paillettes que Dallas m'a collé dans les yeux, du charme de Fort Worth ou des faux airs de Disneyland de Galveston, des plages du Golfe du Mexique, mais j'ai l'impression que mon billet aurait été inutile. Ou plutôt, banal. Vous trouverez assez facilement des compte-rendus sur tous ces endroits, sans doute plus complets que les miens. J'ai préféré parler du Texas en général, de tout ce qui m'a surpris mais qui m'a marqué.
Et mon plus beau souvenir n'a pas grand-chose à voir avec le reste du voyage : c'était le 25 février, où j'ai été réveillée par un message vocal que j'ai bien eu du mal à réussir à écouter. Le fait de me lever au Texas pour la dernière fois dans un hôtel superbe avec vue sur le Golfe du Mexique aurait pu suffire, mais c'est aussi ce jour-là que le plus beau bébé du monde a décidé de pointer le bout de son nez de l'autre côté de l'Atlantique. Je crois qu'il y a rarement eu passagère au sourire plus idiot dans l'aéroport de Houston.
 C'était il y a six mois, mais à chaque fois que j'en reparle, j'ai l'impression que c'était hier. Et je n'ai qu'une hâte : repartir. Ma liste de futurs voyages s'est enrichie de plusieurs road-trips aux Etats-Unis et j'espère bien retrouver les sensations de ce premier voyage la prochaine fois.

(Des photos en vrac dans la suite de ce billet)