Ces dernières semaines, j'ai eu la chance de beaucoup voyager, de voyager loin, de m'envoler haut. Je pourrais commencer par tout vous raconter mais ce n'est pas ce dont j'ai envie pour l'instant. J'ai répété mes aventures à mes proches une multitude de fois et je m'en lasse un peu. J'aimerais un peu profiter de mes souvenirs, de les garder pour moi toute seule, de mûrir un peu mes impressions. 

Mais s'il y a une chose dont je me lasse, parce qu'il n'y a rien à dire, juste à observer, c'est ce tout ce qu'on voit au-dessus des nuages.













 

Je suis ce genre de fille que vous détestez. Ce genre de fille qui, même un dimanche, même après une matinée à larver en pyjama, même pour faire un aller-retour à la boulangerie, ne sortira pas sans un peu d'anticernes et de mascara et après avoir choisi une tenue, certes confortable, mais un peu jolie. Le genre de fille reloue qu'on attendra parce qu'elle est encore en train de perdre du temps dans la salle de bain, juste pour mettre le nez dehors cinq minutes. 

Voici donc une tenue du dimanche, une tenue pas très originale, mais une tenue cocon, un peu jolie quand même, un peu colorée. Rassurez-vous, il ne faisait pas encore -8 milliard quand j'ai pris ces photos. Depuis, j'y ajoute ce que l'amoureux appelle mon pull-plaid, ce truc tout doux tout chaud dans lequel on peut encore glisser un ou deux chats, si jamais il fait encore trop froid. Heureusement, je n'ai pas encore eu à en arriver là, le petit appart parfait est vraiment parfait jusqu'au bout et exploite les rayons de soleil gelé pour me garder au chaud. Et puis comme vous le voyez, le petit appart parfait a aussi deux chouettes balcons que je compte bien aménager cet été, et qui sont parfaits pour des photos.

Le mois de décembre 2011 a été magique. Un petit appart parfait, de nombreuses visites, de jolies soirées, de bons moments en famille, des rires au bureau, encore et toujours des kilomètres, Noël, un 27 décembre, un Nouvel An bordelais, Camille, le chou, l'impression d'être coupée en deux mais de mieux gérer, beaucoup de sourires. On dit qu'on commence l'année comme on finit la précédente et même si 2012 m'a déjà fait quelques sales coups, j'ai envie d'y croire. Les coups de blues disparaissent peu à peu et je me surprends à retrouver des étoiles dans mes yeux, à dire n'importe quoi et à chanter tout le temps. Comme avant. Comme il y a longtemps.

 L'année 2011 a sans doute été une des plus dures de ma petite vie. On a souvent envie de tout foutre en l'air, de tout changer et de recommencer à zéro, mais en pratique, ce n'est pas si facile, et c'est terrifiant. Mais ça fait du bien, beaucoup de bien. 2012 ne sera pas plus calme, tout a déjà commencé à changer de nouveau, mais j'ai moins peur. Je réussirai à retomber sur mes pattes et en attendant de savoir ce qui va m'arriver, je profite, c'est tout, et c'est déjà pas mal :)

Je vais encore écrire un article qui commence par "pendant mes années McDo". Je sais, ça doit être lourd à force, vous devez vous dire que je n'ai jamais fait que ça mais en fait... oui, c'est un peu ça. Je n'ai pas fait "que" ça, mais quatre ans, quand on n'en a que 22, ça fait quand même beaucoup, et ça compte. Alors commençons donc avec ce petit flashback dans mes années McDo.

Ma grosse frustration, pendant mes années McDo donc,  ça a été de ne pas pouvoir me vernir les ongles, puisque par hygiène, par respect des normes de sécurité alimentaire, c'est interdit. Au lycée, même pendant ma période baskets & baggy, j'avais toujours les ongles vernis. Je changeais de couleur quasiment tous les jours pour pouvoir tout assortir à mes vêtements, j'adorais les rayures, les damiers et les petits pois, les rouges sombres et le noir par-dessus tout, et les couleurs qui sortaient un peu de l'ordinaire.

Autant vous dire que j'ai été très frustrée pendant ces quatre ans (oui, j'ai toujours des préoccupations et des frustrations hautement futiles) et que depuis quelques mois, je revis ! Au tout début du stage-qui-est-devenu-boulot, je suis restée sage : des roses, des rouges, des taupes, des couleurs pastels et du classique. Comme pour les vêtements, j'avais un peu peur des réactions? Puis petit à petit, j'ai testé des couleurs un peu plus étranges, qui font toujours sourire mon chef. Et depuis quelques semaines, je me suis remise au nail art. Déménagement oblige, je n'ai pas toujours le matériel nécessaire à portée de main (j'ai commencé mes cartons il y a trois mois pour être prête à temps malgré de nombreux déplacements) mais je suis ravie de voir que je n'ai pas (trop) perdu la main et que ces manucures un peu étranges sont bien accueillies. Maintenant, je n'ai plus qu'à déballer tout mon matériel et me lancer des petites choses plus précises !

Il y a neuf mois, j'ai emménagé dans mon petit studio strasbourgeois, après quelques semaines d'hôtel, de galère, de gros coups de blues. J'étais venue pour six mois, alors je n'avais pas été très regardante. Mon petit studio en rez-de-chaussée près de l'entrée avec sa moquette partout, sa cuisine équipée et sa grande baignoire dans la salle de bain m'avait paru parfait. Je ne l'ai pas beaucoup meublé, la déco était faite maison avec des petites choses qui me ressemblent, mais c'était chez moi, un endroit où rentrer le soir, m'enrouler dans ma couette, regarder des séries avec Cookie, pleurer un peu la distance, danser comme une folle. Et puis il y a eu la rupture, le boulot, Nino, et il est devenu un peu étroit. Ce voisin trop insistant, et il est franchement inconfortable. J'ai passé l'été à regarder les petites annonces, à hésiter. J'ai finalement posé mon préavis et, coup de chance monstrueux, trouvé un nouvel appartement qui, cette fois-ci, s'annonce vraiment parfait. Et ça y est, demain, je déménage, j'emménage, je m'installe. Pour de bon ?

Je devrais être ravie. Et sincèrement, je le suis. Mais il y a toujours ce petit pincement au coeur. Revoir toute sa vie dans une vingtaine de cartons. Les fantômes de tous les visiteurs qui sont passés ici, de ceux qui ont parcourus tous ces kilomètres pour moi. Les souvenirs de la fois précédente où j'avais fait mes cartons, il y a neuf mois, à 1000km d'ici. Retirer les images de ces murs qui, nus, ne m'appartiennent déjà plus. Nettoyer et rendre toute son impersonnalité à ce studio.

Ce soir, je passe ma dernière nuit dans mon premier appartement strasbourgeois, et c'est un peu comme si je quittais mon premier appartement pour la deuxième fois. Et après tout, c'est un peu le cas. Comme la première fois, j'ai hâte, je trépigne d'impatience, je rêve déjà déco, soirées et nuits d'été depuis des semaines. Cette dernière nuit sera un peu triste, mais la prochaine sera sans aucun doute magique.