Mais nan en vrai j'ai pas l'air shootée comme ça 0=)

Il y a une de mes douces addictions que je vous avais cachée. Sans raison particulière en fait, une simple omission, et puis, vous me connaissez, je suis une fille, une vraie, enfin presque. Cela dit, c'en devient trop évident, je crache le morceau : oui, d'accord, c'est vrai, je suis accro aux fringues, pardon aux chaussures, non en fait plutôt aux sacs, ah oui, mais il y a aussi le bling bling des jolis bijoux... Oh zut, bon, ok, je crois que je m'intéresse à la mode. Mais un peu hein. Nan parce que sinon on va me prendre pour une greluche lambda sans cervelle ou une modeuse super stylée qui ressemble à un mannequin rien qu'enfilant un tee-shirt blanc tout bête.
Sauf que je ne suis rien de tout ça, moi. Je suis une fille normale, le matin je m'habille avant le McDal parce que ça me traumatise de porter une chemise Cochonou pour être assortie aux banquettes de la salle, le soir je dévore les blogs mode en rentrant, je lis Cosmo et Muteen, j'aurais aimé être aussi stylée que Taylor Momsen quand j'avais son âge et pis voilà. Parfois quand je vais travailler, on me dévisage de la tête aux pieds parce que contrairement aux moutonnes avec qui je taffe, je ne montre pas un morceau de ventre à chaque rayon de soleil, mais à part ça, rien, nada, le néant modesque.
Pourtant, parfois, je kifferais être une Coline ou une Betty et poster des photos de looks qui tuent tout sur mon blog mais mon potentiel modesque est encore trop incertain pour que me lance à corps perdu dans une telle aventure. Moi, c'est plutôt une mini en jean que je mets à toutes les sauces, des sautoirs qui font bling bling, oui le son c'est important, une paire de talons ou de Converse et une veste toute molle. J'essaie de varier, mais au quotidien, ça donne à peu près ça :

Tee-shirt et veste Cache-Cache, jupe Bershka, boots La Halle, sautoir la Redoute, BO Pimkie - Pull et jean Bershka, chaussures André

Vous voyez, y a encore du boulot avant que je me transforme en fashion-icône de la blogosphère >.<

Mais sinon l'éducation, ça coûte cher, alors merde quoi, faites femme de ménage ou travailleur polonais comme tout le monde, vous faites chier à vouloir aller à la fac. Vous pourriez au moins faire un effort et aller dans le privé, c'est vrai quoi, sinon on va devoir utiliser vos impôts pour financer vos écoles et vos retraites au lieu d'augmenter les salaires de ceux qui décident de la politique française.

Sinon, si vous voulez savoir, moi je touche le SMIC mais à temps partiel, et quand je peux aller en cours parce qu'aucune réforme à la con n'a été passée, je travaille 10h par jour, tous les jours, même le dimanche, les jours fériés et pour Noël. Je rentre chez moi à 23h tous les soirs, au presque, c'est vrai que parfois je fais des journées de 8h30 à 3h du mat', et après je pleure ma maman parce que j'en peux plus de vivre, je dors debout, je chope tous les virus de merde qui passent, j'arrive plus à respirer et je pue la transpiration et les frites parce que comme d'hab je fais le boulot de deux personnes. Et franchement, tout ça ne me dérange pas, au final j'ai un salaire, des parents qui peuvent encore m'aider, un appart pourri mais qui tient encore à peu près le coup, j'ai de quoi manger et me faire plaisir même si je n'ai pas tellement le temps, j'ai pas grand-chose à demander en somme.
Mais tout ça, c'est le présent. Je me vois pas passer ma vie au McDo, mais pour l'instant, je ne vois pas quoi faire d'autre. Et je ne ferai pas comme beaucoup de mes anciens amis, je ne m'engagerai pas dans l'armée, même dans l'administration, juste pour avoir un taf. Je me sentirais mal, pourtant ici on voit des affiches par dizaines pour rejoindre l'armée de terre, et ça a l'air tout beau tout rose tout sexy la guerre. LOL. Je suis peut-être idéaliste et un peu trop rêveuse, mais j'aurais aimé faire un métier qui rende le monde meilleur. Dans l'idéal, j'aurais vraiment voulu aider les petits étrangers débarqués en France à apprendre notre langue et à s'intégrer dans une école tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Avec mes petits irlandais, c'était tellement chouette, un vraiment boulot en fait : difficile, mais enrichissant et valorisant, je servais à quelque chose quoi. Mais ce genre de poste n'a plus d'avenir depuis déjà quelques temps et fera partie des premiers à disparaître totalement. Et moi de ne plus savoir que vouloir et que faire. Je ne veux pas de ces métiers si impersonnels qu'on nous propose, dans le commerce, la finance, où l'on nous promet une rémunération importante et un avenir certain alors qu'il ne s'agit de vendre, vendre, vendre, pour générer toujours plus de profits. Comme si j'avais le choix au final...

J'envie ceux qui savent déjà ce qu'ils vont faire de leur futur, j'envie ceux qui ne craignent pas l'incertitude dans laquelle on nous plonge un peu plus tous les jours, j'envie ceux qui se font assez confiance pour ne pas avoir peur, car moi je n'ai jamais été capable de tout ça.