19:05
Ca fait maintenant plus de trois mois que j'ai quitté le McDo dans lequel j'ai travaillé pendant presque 4 ans, en parallèle de mes études. Je me suis dit que ce serait intéressant, pour moi comme pour vous, de dresser le bilan de ces quelques années.
Je ne veux pas vous faire l'apologie des jobs étudiants, encore moins de McDo, mais simplement vous montrer que travailler à côté de ses études n'est pas qu'un poids de plus à traîner, mais une expérience extrêmement enrichissante.
Quand j'ai commencé McDo, c'était un peu par hasard : je venais d'avoir 18 ans, je cherchais un job d'été et j'ai postulé à droite à gauche sans trop savoir quoi espérer. Ce McDo a été le seul à me répondre, comme quoi, j'ai eu de la chance de tomber dans un restaurant assez correct et d'avoir un boulot cet été-là. Quand je suis arrivée, j'étais d'une timidité maladive, à tel point que j'ai presque passé les trois mois d'été sans qu'on me remarque. J'étais là, je faisais mon travail, et je rentrais chez moi, point barre. J'ai entendu beaucoup de témoignages de personnes ayant travaillé dans des fast-foods à l'ambiance exécrable. Encore une fois, j'ai eu de la chance. Si tel avait été le cas, je n'aurais jamais tenté de continuer à travailler en parallèle des cours. Mais il se trouve que j'ai travaillé dans un McDo à l'ambiance incroyable.
La toute première chose que je retiendrais, c'est ça : j'ai rencontré des gens absolument géniaux et je n'aurais pas eu l'occasion de les croiser ailleurs pour la plupart. Dans mon McDo, il y avait un peu de tout : des étudiants, ceux qui avaient lâché leurs études, ceux qui ne savaient pas trop quoi faire et bon, il faut bien le dire, ce qui ne pouvaient pas espérer trouver mieux. Parmi tous ces gens-là, certains sont passés et ont été vite oubliés. Avec d'autres, j'ai partagé quelques moments. Et puis il y a ceux qui sont restés. Je me suis fait des amis en or là-bas, parce qu'on a galéré ensemble, déliré ensemble, fait des soirées ensemble (...fait des virées à la plage à 3h du mat' et des rushs le 15 juillet avec la gueule de bois)... J'ai rencontré deux de mes meilleures amies, mon copain, quelques potes avec qui j'adore passer une soirée et pendant mes derniers mois, un petit groupe absolument génial. Grâce à tous ces gens, j'ai passé le meilleur été de toute ma vie en 2008, j'ai dormi un peu n'importe où, je me suis confiée, j'ai écouté. J'aurais pu faire tout ça avec d'autres, mais c'étaient avec eux, et je ne sais pas, mais j'ai l'impression qu'on a vécu les choses un peu plus intensément parce qu'on avait pas le temps.
La deuxième chose qui m'a marquée, c'est mon évolution personnelle. Je vous l'ai dit, quand j'ai commencé, j'étais d'une timidité maladive, je n'avais absolument pas confiance en moi, et j'étais une petite gamine qui ne savait pas ce qu'elle voulait. Je ne suis plus la même personne. Mes goûts n'ont pas changé, mes envies pas tant que ça, mais ma façon d'aborder les choses n'est plus du tout la même.
Je ne dirai pas que je ne suis plus timide, c'est faux. Je suis toujours autant en panique quand je dois contacter quelqu'un que je ne connais pas et je ne suis pas non plus à l'aise face à l'inconnu. Mais j'ai appris à prendre sur moi. Maintenant, je serre les dents et je fonce. Et puis si je me ramasse, tant pis, j'assume. C'est mieux de vivre à fond que de laisser passer des opportunités parce qu'on s'efface.
Je ne dirai pas que je ne suis plus timide, c'est faux. Je suis toujours autant en panique quand je dois contacter quelqu'un que je ne connais pas et je ne suis pas non plus à l'aise face à l'inconnu. Mais j'ai appris à prendre sur moi. Maintenant, je serre les dents et je fonce. Et puis si je me ramasse, tant pis, j'assume. C'est mieux de vivre à fond que de laisser passer des opportunités parce qu'on s'efface.
Foire aux plaisirs de Bordeaux - Printemps 2009
Et puis j'ai gagné en confiance en moi. Je ne crois pas être devenue arrogante, mais j'ai appris à accepter les compliments et à reconnaître ce que je valais vraiment. Je suis un peu moins dure avec moi-même et un peu plus objective. Ca ne m'empêche pas d'être exigeante, je l'ai toujours été et j'avoue que c'est un de mes défauts. Mais c'est plus facile de progresser quand on connaît ses points forts et ses points faibles.
Je suis plus à l'écoute des autres aussi. Avant, j'étais timide donc, et puis fille unique, assez introvertie, assez réservée. Me voir propulsée au sein d'une équipe aussi dynamique, ça m'a changée. Une fois intégrée, je n'ai jamais oublié tout que certains ont fait pour moi, et j'ai voulu faire pareil pour les autres. Et puis, c'est agréable finalement, d'aider et de partager...
Dernier point : côté professionnel. Mes 4 ans de McDo ont été ma seule véritable expérience dans le monde du travail. C'est à la fois très peu et, à 21 ans, beaucoup. Et en même temps, dans un fast-food, on peut apprendre beaucoup, sur pleins de sujets différents, rien qu'en étant un peu observateur...
Le premier enseignement McDo, c'est la patience et le sang-froid. Je n'aurais jamais trouvé mieux pour apprendre à gérer mon stress. Et franchement, dans un McDo familial, à côté d'une cité bien craignos, quand on est déjà à bout de nerfs de se farcir 30h de taf la semaine des partiels, ne pas balancer son sandwich à la tronche du client qui se permet de nous insulter gratuitement, du crétin qui essaie de gratter un sandwich ou un numéro et ou de la gamine qui hurle parce qu'elle veut aller jouer, ça relève du sport de haut niveau. Vraiment. Les cartons vides qu'on a tous défoncé au moins une fois peuvent en témoigner.
Et puis après, vous verrez, au fur et à mesure, vous apprendrez pleins de choses : les normes de sécurité alimentaire, comment faire un Big Mac, comment gérer un parent qui veut que son gosse de 2 ans monte dans le jeu réservé aux enfants de plus 5 ans, des techniques de management (et ce qu'il ne faut pas faire), comment se déroule un entretien (d'embauche, de suivi...), la difficulté de la gestion des plannings et j'en passe. Mais vraiment, en étant curieux, en posant des questions, en regardant autour de soi, y a moyen d'apprendre plein de choses.
Evidemment, ça n'a pas été sans heurts. J'ai perdu beaucoup d'amis qui ne comprenaient pas qu'à la fin d'une journée 8h-23h où je n'avais pu m'arrêter qu'une demi-heure en tout et pour tout pour avaler un truc, ben non, désolée, mais je ne suis pas en forme pour boire un verre. Je crois que j'ai encore du sommeil en retard puisqu'un mois après, je dormais encore 12h par nuit alors que je ne fais rien de mes journées et là, j'irais bien me faire une petite sieste. Je ne compte pas les fois où je suis rentrée en pleurant et celles où j'ai changé de direction dans la rue parce que les clients, ils sont PARTOUT, même à la plage, même à Paris, même à mon arrêt de tram... (bon, pas à Strasbourg, mais si jamais ça devait arriver, je crois que je serais encore capable de me mettre à hurler et de m'enfuir en courant comme quand je croise un pigeon de trop près)
Mais bon, franchement, je ne regrette pas. J'ai appris, beaucoup appris, j'ai été indépendante financièrement dès mes 18 ans (et j'ai eu la possibilité d'acheter pas mal de chaussures et de livres, il ne faut pas se leurrer^^), je me suis découvert une capacité de travail assez incroyable (si vous saviez tout ce qu'on peut faire en une heure... :D) et si c'était à refaire, je foncerai. Peut-être avec un peu moins d'heures, peut-être en acceptant moins de choses, mais je le referai. C'est une bonne école de la vie et puis maintenant, bosser, je sais ce que c'est, et ça ne me fait pas peur.
C'est p'têtre pour ça que mon départ à Strasbourg ne me pèse pas tant que ça. J'ai survécu à des mois à 25h de cours et 25/30h de McDo alors maintenant, j'ai l'impression que rien n'est impossible. Je vais peut-être tomber de haut, mais tant pis, au moins, j'aurais tenté ! :)
Et puis franchement, les vieilles habitudes ne sont pas faciles à perdre : je fais toujours mon travail vite et bien, avec le sourire s'il vous plaît et j'ai du mal à supporter de rester sans rien faire, alors vous pensez bien qu'en stage, ça donne une bonne impression !
Et puis franchement, les vieilles habitudes ne sont pas faciles à perdre : je fais toujours mon travail vite et bien, avec le sourire s'il vous plaît et j'ai du mal à supporter de rester sans rien faire, alors vous pensez bien qu'en stage, ça donne une bonne impression !
PS : si vous avez des choses à me conseiller sur Strasbourg et les environs, des choses à voir, à faire, n'hésitez pas à me laisser un petit mot ou à m'envoyer un mail, ça me ferait très plaisir et ça occuperait mes week-ends :) Merci^^
PPS : Je me suis mise à Formspring.me, alors laissez plein de questions histoire d'occuper mes soirées :)
PPS : Je me suis mise à Formspring.me, alors laissez plein de questions histoire d'occuper mes soirées :)
3 petits mots
C'est très intéressant de partager ton expérience avec nous. Moi qui ai toujours bossé à côté de mes études je me suis retrouvé dans certains de tes propos. Et c'est sûr et certain que travailler à côté de ses études (ça marche aussi pour les boulots saisonniers) permet de forger sa personnalité et de s'ouvrir au monde.
RépondreSupprimertu as bien de la chance qu'un job t'es amené autant de choses ! je suis en terminale et les études supérieures c'est l'an prochain donc ton article m'intéresse :)
RépondreSupprimerJe me retrouve beaucoup dans ton post : entre 2006 et 2008, mon job étudiant, c'était à Disneyland et on peut dire que ça a été l'école de la vie là-bas ;)
RépondreSupprimerMerci d'être passé(e) ici et encore merci pour le petit mot que vous vous apprêtez à écrire.
Cécile ♥