Y en a qui trouvent étrange ma fascination pour les bling blings qui bouchent des trous qu'on s'inflige avec bonheur un peu partout sur le corps, presque comme au hasard. Y en a qui s'étonnent de me voir rêver les yeux ouverts et bien fixés sur les photos de perles au creux des fossettes, de larme au creux de la lèvre, de grain de sucre gris sur la langue. Y en a qui s'horrifient de me voir désirer cet anneau ouvert dans mon nez, caché dans les narines, comme un secret trop intime pour être dévoilé, un bijou que je ne partagerais qu'avec moi-même.


Ce sont trop souvent ces mêmes personnes qui arborent avec fierté leur nouveau tribal dégoulinant sur la chute de leurs reins pour mieux souligner leur lingerie provocante. Ce sont souvent les mêmes qui s'empressent d'imiter les bêtises qui naissent dans mes cheveux ou qui se précipitent pour demander conseil pour ce tatouage dont elles rêvent depuis des années mais auquel elles songent depuis environ cinq minutes et qu'elles exécuteront au plus vite dans des conditions pas nécessairement lamentables, mais qui laissent fort à désirer. Ce sont souvent elles qui se parent de monogrammes fashions, clament haut et fort leur ouverture d'esprit mais n'osent pas assumer la moindre idée un tant soit peu originale qui leur viendrait à l'esprit.


Tatouages et piercings, j'en rêve depuis des années, depuis toute petite en fait. A l'époque, je ne savais pas vraiment ce que c'était, mais dans mes dessins, j'ajoutais des gribouillis sous les yeux, sur les ventres, je collais des perles sous les lèvres, sur les nez. Ca remonte à loin.
Alors petit à petit, je réalise mes projets. 4 piercings en plus des lobes, au moins un autre très très vite, un tatouage, un autre pour la rentrée. Ca en choque certains, ceux qui n'ont toujours pas réussi à ôter l'image de la gamine trop sage de leur tête, mais peu m'importe. Je réalise que grâce à ces petites modifications, je m'approprie un peu mieux mon corps et je l'apprécie un peu plus.


Au fond, c'est peut-être ma raison à tous ces trucs étranges.