Je vous ai conté à plusieurs reprises mon amour pour ma belle Bordeaux. Je vous ai parlé de toutes ces jolies choses qui me manquent, ces habitudes que je n'arrive pas à perdre à chaque fois que je remets les pieds dans la ville, ces gens que je voudrais pouvoir avoir plus souvent auprès de moi. A chaque fois que j'ai l'occasion d'y retourner, je revis un peu ces moments qui me manquent.
La dernière fois, c'était il y a deux semaines, c'était ma soutenance, c'était la dernière page de ma vie étudiante. De ma vie bordelaise aussi. Maintenant, ça y est, elle est tournée, mais je n'ai pas encore fermé le livre. J'espère encore pouvoir le reprendre un jour et remplir les pages blanches. Mais comment enchaîner ? Cette dernière fois avait vraiment l'air d'un point final. Ce jour de soutenance a été spécial jusqu'au bout. Le stress, mes profs souriants, ma note excellente, la fierté de mon tuteur. Et puis ce déjeuner surréaliste : manger avec mon tuteur strasbourgeois à Pessac, à deux pas de mon ancien McDo et à deux tables de mon crush de lycée. Comme si toutes mes vies se chevauchaient, pour bien marquer la fin de l'histoire et le début des nouvelles aventures.
Je ne suis pas du genre à croire aux signes, mais la coïncidence m'a marquée. Et puis ce soleil, ce soleil éclatant, et la chaleur, et tous les gens que j'ai revus, et les compliments. Tout me criait : "Profite, profite à fond, après, ce sera fini." Alors j'ai profité. J'ai vu ma famille, quelques amis, la plage, j'ai fait la fête, j'ai peu dormi, et surtout, j'ai mitraillé. Pour la première fois, en cinq ans, je me suis baladée appareil au poing et je me suis attardée dans tous ces beaux endroits, toujours avec ce sentiment un peu bizarre que ce serait la dernière fois.
Je ne suis pas rentrée en train. Heureusement. Ca m'aura évité de cacher à mon voisin ce cocktail de sentiments qui voulait à tout prix remonter à la surface. Mais j'ai quand même le coeur qui chavire à chaque fois que je regarde ces photos, comme si j'étais de nouveau sur les quais, au milieu des bouchons, dans la voiture pleine de bagages et de souvenirs.
Maintenant, ça y est, je suis rentrée à Strasbourg. J'ai tourné la page, je crois, mais je n'arrive toujours pas à refermer le livre. Il reste ouvert, à côté du nouveau, qui lui, se remplit déjà très vite. Pourvu que ce ne soit pas trop difficile quand viendra le temps de l'achever à son tour...
- 07:00
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