.126 ★ I'm not gonna write you a love song.

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I
l y a des chansons qui vous hantent, vous poursuivent et vous ensorcèlent. C'est comme ça, on n'y peut rien. Il y a des chansons qui impriment leur marque dans la chair et s'octroient tous les droits sur notre personne. Nous faire, sourire, rire, pleurer, trembler, rêver. On ne choisit pas, c'est une chanson, comme ça. On pourrait penser que c'est un hasard, mais non. 1000 coeurs debout, c'est pas le hasard, c'est Cali, c'est le concert, c'est môman, c'est mes 19 ans, c'est le goût de l'âge adulte. Remarquez : c'est toujours dans les rues de Marmande que je me laisse surprendre par cette chanson. J'avais aucune raison de le faire, je suis passée devant le lycée. Sans ralentir, presque sans regarder, juste pour passer devant, saluer le passé et sourire. Un petit retour en arrière, trois secondes et demi, trop court pour la nostalgie, juste ce qu'il faut pour occulter un peu les doutes. Je saurai jamais avoir confiance, j'essaie pourtant. Faut dire que la vie est une salope, elle me facilite pas la tâche. Je dis ça alors que j'ai tout pour être heureuse. Ouais je suis pas en train de crever la dalle en Afrique ou en train d'agoniser sur un champ de bataille. Et alors ? Théorie de merde.
Y a toujours un moment où ça va, mais quand ça va pas, la vie fait sa pute et nous enfonce un peu plus, toujours plus, elle nous lâche un peu, juste le temps de nous laisser sortir la tête de l'eau, et c'est reparti, on y va, toujours un peu plus, c'est drôle, voyons voir combien de temps tu tiens sans respirer. Moi ça y est, j'ai eu ma dose : la tôle de marketing, les heures de travail écrasantes, les insomnies inexplicables, la solitude, ce sentiment de n'être là que quand les autres ont besoin de moi. J'ai donné, je pensais que ça suffisait, c'était sans compter le coup de massue final, l'ultime, celui qui réduit en miettes les derniers restes de résistance, à cause de qui on verse des litres et des litres de larmes. Il y a eu ce coup de fil, il y a eu tous ces messages. Parmi les pires.

Je t'ai vue tenir, te battre, vivre et faire la folle pendant sept mois, malgré la douleur et la maladie. J'étais fière de toi, de ta force, de ton courage, de cette étincelle de vie qui t'animait toujours comme au premier jour. J'avais encore l'image de la toute petite chienne toute follasse qu'on est allées chercher à Escassefort. Celle qui sautait partout en aboyant comme une folle, qui grimpatouillait sur le siège de la voiture, redescendait, réclamait une caresse, reniflait un peu partout. Tu te rappelles, on avait pris un McDo au drive et on était allés le manger avec toi, dans la campagne, sous un pont entouré de broussailles. On t'avait choisie parce que tu étais la plus tarée, celle qui respirait la vie et l'allégresse. Tu m'as pas déçue, tu sais. Tu as respiré la vie jusqu'au dernier instant. Je me souviendrai de ce dernier regard quand tu m'a vue arriver de l'autoroute. Je t'aime, putain. Je me souviendrai comment tu aimais qu'on te gratte les oreilles en les faisant sauter. Putain je t'aime. Je me souviendrai comme tu étais belle dans le coffre, quand le soleil jouait dans tes reflets roux et que tu écoutais les oiseaux chanter. Je t'aime, je t'aime, je t'aime. Et j'oublierai pas que tu me regardais à la fin, j'oublierai pas ce réconfort que tu cherchais dans mes yeux, c'est pour ça que j'ai sourit, tu sais, j'ai sourit pour que tu n'oublies pas à quel point tu étais belle et à quel point on t'aime, je t'aime. Et puis tu t'es endormie. C'était fini.
Ne m'en veux pas de ne pleurer que maintenant, j'ai ma fierté, tu sais, cette putain de fierté qui m'empêche de montrer que je ressens les choses avec tant d'intensité. M'en veux de pleurer tout court, c'est une preuve d'amour. Mais maintenant tu es bien tout là-haut, au paradis des animaux, là où vont tous ces animaux qui un jour, on fait briller de bonheur les yeux d'une petite fille. Là-bas y a Caramel, y a Pascha, y a mon petit Sable, là-bas tu pourras faire la folle pour l'éternité, y aura toujours du soleil pour toi, et moi j'aurai toujours une pensée pour toi.
Je t'aime.




Musique : Saez - Le cavalier sans tête
Sara Bareilles - Love song
The Rembrandts - I'll be there for you

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6 petits mots

  1. Elle* sait que tu l'aimais si fort. Et elle t'aimait aussi fort. C'est dur de perdre ceux qu'on aime, qu'importe qu'ils soient des humains, des animaux (bien que cela ne change pas grand chose de mon point de vue), ou autre. Les sentiments sont là.

    Sèche tes larmes jolies Cécile. Elle ira mieux là-haut...

    Bisous

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  2. magnifique déclaration d'amour !!
    elle est mieux la a te regarder qu'à souffrir,c'est dur ,le temps et les souvenirs feront le reste ;)
    bisous

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  3. Ai eu du mal a retenir mes larmes, les photos, la chanson, le texte...
    courage petite cecile
    et paix a Nanga :)

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  4. Tu as une voix oO magnifique !
    Et vraiment, avec les photos de Nanga qui défilaient, j'en ai maintenant les larmes aux yeux.

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  5. C'est vraiment trop jolie ce texte, j'ai les larmes aux yeux.

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  6. Je ne peux que comprendre ce que tu ressens. A l'instant où j'écris ces quelques lignes, ma mère est chez le vétérinaire avec le plus jeune de mes deux chiens, il le pique. J'en pleure, j'en ai une boule dans la gorge de me souvenir de tout ça. Ca fait mal, putain. Une partie de moi qui s'en va. Je sais qu'il sera mieux au paradis des animaux comme tu dis, mais qu'est ce que c'est dur...
    Heureusement, il reste ma chienne d'amour qui, elle, malgré ses dix ans, est en pleine forme. Ca va être dur pour elle aussi, elle qui en ce moment pleure derrière la porte en ce demandant quand est-ce-qu'il va rentrer. Mais il ne rentrera plus...

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Merci d'être passé(e) ici et encore merci pour le petit mot que vous vous apprêtez à écrire.

Cécile ♥

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