Création : mon été à Strasbourg

07:00


On me demande souvent ce que je suis venue faire à Strasbourg. C'est souvent délicat de répondre sans que la conversation ne prenne un tournant trop personnel, et la question innocente finit ainsi en longs échanges.

Ce que je suis venue faire à Strasbourg, je me le demande aussi, souvent. A chaque fois que j'ai un coup de blues, quand les choses vont mal ou ne se passent pas exactement comme je le voudrais, c'est aussi la question qui revient, et je m'imagine ailleurs. Je m'imagine avant, dans mon doux Sud-Ouest, ou ailleurs, business woman de l'autre côté de l'Atlantique ou sac au dos au bord d'une route poussiéreuse quelque part plus au Sud.
Pourtant, même si mes proches sont loin et que l'absence est parfois douloureuse, même si je râle et que j'ai la bougeotte, je ne me vois pas repartir. Pas pour l'instant. Il y a trop de petites choses ici qui me réjouissent à chaque instant, tant de petits détails qui me rappellent que je n'ai peut-être pas choisi ma région d'adoption, mais que je m'y suis profondément attachée.

Strasbourg est une ville différente de toutes celles que j'ai connues jusqu'à présent. C'est une capitale comme une petite ville, c'est un mélange de très nouveau et de très ancien, elle est à la fois conservatrice et audacieuse.
Changer de quartier me donne presque l'impression de changer de région, chacune avec son caractère propre, mais chacune pleine de beauté, à sa façon. Je ne me lasse pas de découvrir de nouveaux détails sur les façades, d'étudier les palettes de couleur des maisons, d'admirer les géraniums en fleurs à toutes les fenêtres, ou presque.
Je savoure les vrais hivers qui commencent tôt et durent longtemps, la brume qui noie tout, le ciel blanc et la fumée qu'on fait dès qu'on respire. Tout invite au cocooning et il me paraît tout à fait légitime d'écouter ma playlist de Noël pendant 3 mois puisque tout ne me ramène à cette ambiance.
Je découvre encore la campagne alsacienne et je me surprends de plus en plus à l'aimer, moi qui m'étais jurée que je ne mettrais plus les pieds dans un village lorsque j'ai quitté le mien, il y a presque 10 ans (déjà). Le Nord me fait presque penser à mon Val de Garonne natal lorsque le soleil brille, avec ses champs vallonnés à perte de vue et les routes microscopiques que Waze s'entête à me faire prendre lorsque je pars en vadrouille. J'adore aussi rouler vers le Sud, vers cette fameuse ligne bleue des Vosges. Je n'avais jamais pris le sens de cette expression avant de vivre ici, et j'ai toujours un sentiment un peu particulier lorsque je la vois au loin. Au Sud, les paysages sont un peu plus escarpés et j'adore y découvrir les petites villes nichées dans les premiers contreforts des Vosges.

Il y a les gens, aussi. On m'a souvent décrit les Alsaciens comme des gens froids et peu ouverts aux autres. De mon point de vue, cette réputation ne peut pas être plus fausse. J'ai croisé tellement de personnes ici, toutes différentes, finalement peu originaires d'Alsace, toutes prêtes à échanger sur nos expériences respectives. C'est peut-être la proximité de l'Allemagne, l'influence européenne, que sais-je ? Je trouve les gens plus ouverts ici, même si j'ai bien conscience que Strasbourg reste une enclave un peu particulière.

Et puis il y a les petites choses du quotidien, ces petits riens qui n'ont sans doute de beaux que les sentiments qui y sont liés, mais que je chéris pourtant. La cathédrale qui s'immisce un peu partout, où qu'on soit. Le Parlement au bout du canal. La façon dont la lumière illumine le ciel à hauteur de ma sortie d'autoroute. Les pavés que je déteste mais qui donnent un charme fou à la rue la plus banale. Mon vieux quartier au milieu de tous les nouveaux bâtiments. Cette petite rue si traditionnellement alsacienne juste en face de chez moi, découverte sur le tard, mais dont je ne me lasse plus. La vue depuis mon balcon de ces bâtiments hétéroclites noyés dans les nuages.



Pourtant, jusqu'à cette année, je n'arrivais pas à me faire à Strasbourg en été. Ces quelques semaines étaient surtout prétextes à la nostalgie et je me languissais des folles soirées de mes années bordelaises. Jusqu'à cet été. 
Cette canicule après laquelle tout le monde râle, je l'ai accueillie à bras ouverts et j'en ai savouré chaque instant. C'est étrange pourtant : j'ai passé le plus clair de mon été à travailler, je n'ai pas tellement profité du soleil et les événements de cette année ne sont pas forcément ceux dont je me rappellerai avec le sourire. Mais il y avait ce soleil, cette chaleur, les ciels roses, les petites robes, la relative fraîcheur des matins et la moiteur du soir. Tout ce qui, pour moi, évoque l'été. Tout ce qui me manquait.

Alors même si on lit partout que ça y est, c'est la rentrée, l'été est fini, j'ai voulu profiter de ces derniers rayons de soleil chaud pour vous montrer une de mes dernières cousettes. Une petite robe d'été, bien entendu, qui a traîné quelques semaines dans mon placard avant que je réalise les quelques retouches qui en font une robe d'été parfaite : des rayures, quelques découpes bien placées et une jupe large qui tourne, bien entendu !








Et comme toujours, la photo de la fin revient ma grosse peluche qui n'est jamais bien loin dès que mon trépied est de sortie ♥


A très bientôt et en attendant, profitez bien de ces derniers rayons d'été !

Robe : ladybugberry // Escarpins : André // Lunettes : Primark


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1 petits mots

  1. J'ai savouré chaque mot de ton article. Moi qui me suis éloignée de mon Strasbourg natal, je dois avouer que j'ai visionné tout ce dont tu parlais. Merci !

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Merci d'être passé(e) ici et encore merci pour le petit mot que vous vous apprêtez à écrire.

Cécile ♥

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